Allez, on change de vie

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Je ne me suis pas réveillé un matin me disant que fuck this shit, je vais révolutionner ma baraque, ma bouffe et ma manière de faire mes courses. Tu peux avoir conscience que tu pourrais faire mieux et pas avoir le temps pour faire les bonnes recherches, pour vérifier, pour t’informer, pour réfléchir à comment faire. Puis tu peux avoir le temps et pas encore être prêt à sauter le pas (parce que même quand tu vis avec une moitié de chômage, tu peux t’offrir le luxe de prendre le temps de te préparer psychologiquement à faire ou pas des trucs).

Disons qu’au final, le tout c’est de finalement réussir à s’y mettre et pour ça, il faut bien commencer quelque part…

Commencer quelque part : le vinaigre blanc

Parce qu’il fallait bien commencer quelque part, j’ai commencé par adopter le vinaigre blanc.

A la fac, il m’est arrivé d’utiliser du dentifrice pour détartrer mon évier (par flemme d’aller au supermarché et parce que j’avais pas les thunes d’acheter un produit pour nettoyer aussi). Une fois que j’ai eu un appart, avec des sanitaires que je ne partageais pas avec une quinzaine de personnes, j’ai acheté une bouteille d’un anticalcaire, anti-microbe, anti pleins de trucs. J’ai pas trop aimé le principe des têtes de mort sur l’étiquette. Alors j’ai un peu discuté avec des proches et on m’a dit d’utiliser du vinaigre blanc. C’est antibactérien, anticalcaire, ça vire super bien le gras du savon, c’est trop bien. Et en plus, tu peux faire de la vinaigrette avec. T’achètes ta bouteille de 2L à moins de 0,50€ et tu nettoies toute ta baraque avec.

Deuxième étape : les huiles essentielles

Cher&Tendre a eu une sciatique. Accident de travail. Un sale truc qu’il a gardé pendant un an. Le médecin lui avait conseillé le massage avec des huiles essentielles. Il avait dit “thym à linalol mais je suis pas sûr”. En sortant de consultation, on avait donc acheté de l’huile de massage et un flacon d’huiles essentielles de thym à linalol. Ça nous avait coûté un bras et au final, après quelques recherches sur internet, j’apprends que l’HE thym à linalol, c’est quand t’as des problèmes de respiration, genre quand t’es malade. Rien à voir avec une sciatique. La rage. Le pire c’est que la nana du magasin (une boutique bio nature machin truc), sapée comme une hippie, me confirme que oui, oui, c’est bien ça qu’il faut qu’on achète.

Du coup, j’ai cherché quelle HE il fallait utiliser pour soulager une sciatique et une chose en en entraînant une autre, j’ai acheté un set de 10 huiles essentielles (celles de bases) et un bouquin qui explique comment on s’en sert et dans quels cas.

Rapidement, je me mets à en utiliser dans le sèche-linge, pour parfumer l’aspirateur (comme ça, ça sent bon quand on passe l’aspirateur), parfumer mon écharpe quand je suis malade (à la menthe ou l’eucalyptus), j’en mets sur mes boutons quand j’ai de l’acné (tea tree),… Je sais pas si ça marche vraiment mais c’est rigolo, ça sent bon.

J’avais même investi un temps pour une huile de massage aux HE lavandin et petit grain, pour me détendre. Pour m’aider à dormir. Je ne sais pas si c’est l’action du massage ou vraiment les HE qu’il y a dans l’huile mais je dors mieux.

Après c’est comme tout, faut pas en abuser et le fait que ça soit déconseillé aux enfants, aux femmes enceintes et aux animaux, ça met quand même la puce à l’oreille que faut faire gaffe.

Troisième étape : la crème de jour/nuit

Ma copine italienne, 37 ans, qui en paraît 7 de moins, m’a expliqué qu’elle, son truc, c’est pas de mettre des crèmes mais de l’huile. Elle utilise une goutte d’huile de rose musquée qu’elle masse partout sur son visage. Elle l’utilise en lieu et place des crèmes de jour, de nuit, d’après-midi et du goûter et elle me le dit : “malgré ma peau fine et fragile, en Belgique, malgré le froid extrême, ma peau est suffisamment hydratée, elle ne tire pas”. (pour la mention de froid extrême, remettons dans le contexte qu’elle vient du sud de l’Italie. Déjà moi qui ai passé mon enfance dans le Beaujolais, je trouve que le climat belge est super rude alors pour elle, ça doit être encore plus trash)

Frileuse que je suis qui ne peut pas passer l’hiver sans mettre des crèmes de jour sinon j’ai littéralement la peau qui se craquèle et se met vilainement à saigner, je me suis dit que j’allais essayer. Sur le flacon, y’a qu’il n’y a qu’un seul ingrédient et je te le donne dans l’mille Emile, c’est l’huile de rose et c’est tout. Ça m’a coûté 9,50€ les 50mL.

Depuis janvier, je ne profite donc plus des pots à 32€ que Pierre Cailloux m’offrait gentiment tous les 6 mois pour me remercier de ma fidélité (avec les 20 balles que je lui lâche tous les 4 mois, la fidélité Pierre Cailloux, c’est rentable). Désormais, je m’étale juste consciencieusement ma goutte d’huile de rose musquée sur la mouille. (ça ou l’huile d’avocat aussi)

Quatrième étape : le déo

Sur Facebook, j’ai pas mal de contacts, filles comme garçons, qui parlent d’alternatives, de consommer mieux, plus sain, plus naturel, plus respectueusement. Je suis tombée sur un article de blog qui expliquait comment faire sa lessive maison mais comme une cruche, j’avais acheté je sais pas combien de bidons de lessive d’avance donc je m’étais dit “ok, la lessive maison, ça sera pour plus tard”.

Juillet 2016, j’avais fait d’autres recherches et j’avais appris qu’on pouvait quasi tout remplacé par des trucs faits soi-même. C’est en matant un reportage de On n’est plus des pigeons “comment faire son déo soi-même” que je me suis dit “ok, j’ai tout dans la cuisine, je vais le faire ce déodorant maison”. J’ai pris un vieux pot vide de pesto que j’ai re-re-re-nettoyé, j’ai pris le bicarbonate, l’huile de coco bio, la fécule de pommes de terre, l’huile essentielle et c’est parti mon kiki !

Pourquoi j’ai lâché le déo ? Parce que comme expliqué dans le reportage, y’a déodorant et anti-transpirant. Que les anti-transpirants, ça t’empêche de transpirer. Or, transpirer, c’est un truc que le corps fait parce qu’il en a besoin. Tu vois, c’est comme moi, j’ai mes règles, ça me pète les couilles mais je prends pas des trucs pour m’empêcher d’avoir mes règles. Je m’adapte, je mets des couches. Donc au lieu de se mettre de l’anti-transpirant, vaut mieux mettre du déodorant. Mais là encore, t’as des déodorants avec pleins de saloperies dedans. Du coup, j’avais décidé de renoncer aux produits des supermarchés ou même des pharmacies. L’autre truc rigolo, c’est la pierre d’Alun. J’avais un copain qui me disait que y’a tellement d’aluminium dans les déos que c’était nocif sur le long terme et que fallait remplacer les déos chimiques par la pierre d’Alun. Et puis en fait, un autre pote m’a dit qu’il était con parce que dans la pierre d’alun, bah y’a de l’aluminium. Je te laisse lire un truc que j’ai trouvé sur le sujet ici.

Depuis, j’ai donné les déodorants que j’avais en réserve, j’utilise mon déo maison et en 4 mois, j’ai même pas utilisé 20% du pot. Parfois, je me fais même pas chier, je mets juste de l’huile de coco et c’est tout. Essaie, tu me diras si toi aussi tu sens une différence !

Cinquième étape : le savon

Oui, je sais, y’a vraiment de la merde de partout. Le net regorge de blogs nous mettant en garde contre des centaines et des centaines d’ingrédients, avec des liens vers les sites officiels qui confirment qu’effectivement, en petite quantité, c’est OK mais que sinon, c’est dangereux. Bien, et si on faisait un peu plus gaffe de pas les cumuler ces ingrédients dangereux ? En, par exemple, n’utilisant plus les produits qui en contiennent ?

Du coup, je réfléchis et je me demande si je ne vais pas passer au pain de savon. Et puis je réalise que même dans les pains de savon, y’a de des ingrédients pas géniaux. Alors je me renseigne. Oui, on peut faire son savon soi-même. Oui, c’est un peu chiant. Alors je cherche encore et puis on peut quand même trouver des savons sans trop de cacas, qu’ils soient liquides ou solides. Je me suis dit “ok, je vais acheter du vrai savon de Marseille”. Du vrai qui ne peut provenir que d’une des 4 fabriques qui fait du vrai vrai vrai savon de Marseille. Parce qu’au final, y’a pas beaucoup d’ingrédients dedans, que de ce que je sache, c’est pas des trucs cacas et que c’est fait de manière artisanale, à l’ancienne. C’est parfois chiant pour en trouver quand tu n’habites même pas en France. Mais y’a moyen.

Les 4 savonneries qui font du vrai savon de Marseille, au chaudron, à l’ancienne et tout :

La prochaine étape, ça sera de faire du savon maison (j’ai gardé la vidéo quelque part d’un mec qui expliquait comment en faire, faut que je la retrouve) histoire de pas faire voyager du savon durant 1000km.

Sixième étape : le shampoing

Je voulais essayer le shampoing en dur ou le no-poo) mais je sais pas. Je me sens pas encore prête. Déjà parce que ça coûte cher et que si je le tombe aussi vite que les pains de savon, je vais juste avoir envie de me raser le crâne pour m’éviter la ruine.

Du coup, histoire de m’offrir une transition, j’ai acheté un bidon de shampoing (500mL, c’est un bidon) bio éthique machin. Je me suis dit que j’allais en profiter pour passer d’une fréquence de lavage d’une fois tous les 2 jours à une fois tous les 3 jours, et en suivant également le principe de “se brosser les cheveux, ça aide à répartir le gras sébum sur les longueurs donc ça se voit moins”.

Septième étape : la bouffe !

Je pourrais promettre de ne manger que des trucs de saison et des trucs locaux mais je ne mange pas de fruits, ni de légumes. Néanmoins, je mange de la viande achetée chez le boucher du quartier, qui se fait livrer ses cadavres encore entiers et qui les découpe sur place (traduction : au moins, c’est pas du congelé ou des trucs préparés je-sais-pas-où).

Mais c’est vrai qu’on peut manger moins de viande. M’en passer complètement, j’avais essayé à une époque mais je me suis fait copieusement engueuler par mon médecin qui a du m’expliquer que mon corps était juste pas fait pour. Mais puisque Boutin ne lâche rien, moi aussi je m’obstine. J’ai donc décidé de réduire progressivement (encore plus progressivement que la dernière fois) ma consommation de viande. C’est pas seulement que je veux faire du bien à la planète et que je ne veux pas participer à l’assassinat de vaches qui pourraient passer leur vie à faire du foot. Y’a aussi une raison égoïste, je l’avoue.

Il a fallu que je renonce à la viande de porc (l’industrielle comme l’artisanale) parce que ça me rend malade. Depuis un peu plus d’un an, c’est maintenant la viande de vache qui commence à me faire du mal. Je ne mange plus que du poisson et de la volaille. Mais au bout d’un moment, même que je me fais à manger moi-même, même que je sais cuisiner ces animaux de moult manières différentes, j’en ai juste un peu plein le cul de manger la même chose. J’ai envie de nouveauté dans ma bouche. Donc je teste les trucs végétariens quand je sais que je ne dois pas absolument sortir de chez moi (comme ça, si vraiment je fais une chute de tension, je suis pas loin de mon canapé et d’une réserve de bouffe).

Huitième étape : les déchets

Je trie depuis qu’on nous a installé des bacs à tri en France. Donc depuis presque 20 ans. Je fais appel au service d’enlèvement des encombrants. Je vais rapporter les médicaments périmés à la pharmacie. Je rapporte les piles et les ampoules usagées aux magasins qui ont de quoi les récolter. J’achète en gros, j’évite d’acheter des trucs emballés individuellement. C’est pas encore ça mais petit à petit, on s’y met. Au final, + de 50% du contenu d’une poubelle hebdomadaire, c’est la litière biodégradable des chats. Je sais que sur le paquet, c’est marqué qu’on peut jeter la litière, le caca et le pipi dans les toilettes mais j’ai aussi entendu dire que c’était déconseillé parce que ça bouchait les canalisations. Je mets donc le caca dans les toilettes (que j’élimine avec mon pipi, comme ça j’utilise une seule chasse d’eau) et les blocs de pipi de chats dans la poubelle. Je suis toujours à l’affut de petites choses à améliorer. C’est pas que j’ai que ça à foutre mais c’est comme on dit : si tout le monde y met un peu du sien…

Neuvième étape : les tupperware !

J’avais jamais pensé que les tupperware pouvaient être nocifs. Pourtant, c’est quand même une forme de plastique. Et il m’est arrivé de mettre un tupperware au micro-onde avec de la mayonnaise sur le côté d’une paroi du dît tuppeware. Malédiction. Le micro-onde n’était même pas à pleine puissance mais le gras de la mayo (mayo belge => 80% de matière grasse au compteur) a fait fondre la paroi. Je me suis retrouvé avec du poulet à la mayo/plastique. C’est chiant parce que y’a pas d’assiette au boulot. Y’a un frigo, un micro-onde, un évier pour faire son brin de vaisselle et c’est marre. Plutôt que de ramener ma dinette, j’ai juste changer mon tupperware en plastique contre un tupperware en verre. L’inconvénient c’est que quand tu le sors du micro-onde, c’est super chaud mais au moins, t’as pas le verre qui se mélange avec ta sauce tomate.

Dans un autre registre, les ustensiles en plastiques d’Ikea ont dégagé pour être remplacés par des ustensiles en bois. (on mange assez de merde comme ça)

Dixième étape : les couches !

Je sais que beaucoup n’aiment pas que j’appelle les serviettes périodiques des couches. Mais bon, on s’en fout, non ? Le propos, c’est pas le nom que je leur donne, c’est lesquelles je mets sur ma wewette.

Après le scandale du tampix qui provoque un choc toxique et l’amputation d’une jambe d’une mannequin, d’autres questions se sont posées : mais c’est vrai à la fin, y’a quoi dans ces tampons et dans ces serviettes ? Pourquoi y’a la liste des ingrédients qui composent l’emballage en carton mais comment ça se fait que y’a pas la liste des ingrédients qui composent ce truc qui reste en permanence durant notre menstruation sur notre sexe ? J’ai compris que parmi mes contacts dans les réseaux sociaux, beaucoup avaient décidé de se tourner vers des marques qui indiqueraient la composition des produits et même qui proposaient des produits non-nocifs. Wahou. On a enfin le choix d’acheter des tampix et des couches non nocives ? (sous-entendu avant, non) Quand même ! Du coup, j’ai cherché aussi de mon côté ce que j’avais dans les magasins online (parce qu’au Carrouf, au Cora ou au Delhaize, c’est mort, y’a RIEN et dans la petite boutique bio éthique bidule, les couches, laisse tomber, c’est super cher). J’ai trouvé deux trois marques qui reviennent souvent, qui expliquent bien les compositions des produits, qui indiquent même d’où ça vient et tout. Donc j’ai acheté des couches estampillées “sans chlore” (j’adore).

Onzième étape : les peintures de guerre

… autrement appelées le maquillage.

Je ne me maquille pas beaucoup mais je voulais des produits qui ne soient pas bourrés de trucs chimiques, qui ne soient pas testés sur les animaux et qui (si possible) ne coûtaient pas un bras. Et en cherchant j’ai trouvé, j’ai testé et j’approuve. D’autant que par souci de transparence, maintenant les marques qui se revendiquent bio, vegan, éthique (ou je-ne-sais-quoi) mettent ET la liste des ingrédients INCI ET la liste des ingrédients en français, histoire que tu saches qu’en vrai le zea mays starch, c’est juste de l’amidon de maïs. (Alors que Pierre Cailloux, tu peux chercher sur son site internet, y’a pas la liste des ingrédients, même si leur service client m’assure qu’ils y réfléchissent)

Prochaine étape ?

Je sais pas encore… On verra bien. Tu penses à quoi toi ?

Written on November 15, 2016